Eté
Un soir. Un rayon de soleil. Torpeur. Chaleur. Pesanteur sur les toits gris ardoise. L'été est sur Paris. Laissez nous respirer!
Un soir... bien longtemps après
Presque 22h... les mois ont passés. A présent il fait encore jour, un peu de lumière filtre encore pour les persiennes. Je ne refais qu'une bref apparition... après tout je respire en ce moment, renouons donc pour quelques instants avec le contact des touches du clavier et le plaisir de laisser quelques mots se perdent dans les dédales informatiques.
Inconnue du métro
Elle avait une tête mais pas sur les épaule, enfin du moins pas que sur les épaules entre les omoplates bien sur, la colonne vertébrale se prolongeait, aboutissait à une nuque perdue au mileu de myriades de petites mèches brunes .et au dessus de cette nuque encore, une figure, de peau, de sang et de chaleur avec des rires qui sortaient des lèvres rouges, par lesquels elles frémissaient mais ce n'était pas ce visage là qui m'intéressait non c'était celui qui était dans ses bras juste un visage figé porté par un long cou gracile ; perdu et incongru dans les bras d'une jeune fille, dans la foule du métro. Un visage de cire. Trè pâle, très immobile. Une figure aux grands yeux inexpressifs, et pour cause !, qui fixaient négligeament les marcheurs, les promeneurs, les gens pressés. La tête détachée d'un mannequin, arrivée là par hasard. Sans cheveux. Toute nue, déshabillée et offerte aux regards de tous de si peu finalement : les gens regardent leurs chaussures, c'est bien connu que les souliers sont plus expressifs et moins dangereux surtout que les visages des inconnus. Moi j'étais sur ma banquette, je l'ai regardé passer cette fille aux deux têtes, qui riait, qui semblait vivante avec son manteau rouge et sa tête de morte dans les bras. Je l'ai regardé disparaître dans les escaliers.
Sommeil
Dormir,
Sassoupir,
Pour une sièste,
Pour la nuit,
Du sommeil des justes,
Dun sommeil de plomb.
Et rêver, peut être .
Qui sait ?
A qui ? A quoi ? A quand ?
A un visage ou une odeur
A un amant passé,
Aux amants à venir
Aux soleils ou aux orages
Rêver de dromadaires
Ou de ratons laveurs
Songer à ce que sera demain
A ce quétait hier
Revoir le diable
Et nos fantômes
Revivre des nuits blanches
Et des torpeurs estivales
Et au matin,
Tout oublier
Et du matin
Garder des instants
Pour nos rêves du soir.