Des rencontres
Un metro, des souterrains, du noir, des lumières artificielles. Et puis des gens qui tournent qui courent, après du temps, après des souvenir, après du bonheur qui sait ? Moi je les regarde, jai limpression de ne pas faire partie deux. Jen remarque certains, joublie la plupart.
Je me souviens dune belle jeune femme aveugle qui souriait, son chien blanc allongé à ses pieds. Sa voisine lisait du braille, elle elle voyait. Elles se sont levées, la jeune aveugle est sortie de la rame, dignement, félinement, plus gracieuse et assurée que bien dautre.
Un dessinateur. 40 ans peut être, un manteau noir rapé. Une barbe brune de trois jours, ou peut être deux semaines. Je remarque quil tient un carnet, un carnet de papier canson. Il le tient à lenvers. Il regarde les autres voyageurs, ceux qui sont debout dans le fond du compartiment. Des jeunes en train de plaisanter, des cadres sup, des vieux ulcéreux. Il les dessine, il se sourit à lui-même, en lui-même. Je regarde un peu par-dessus son carnet rouge, comme je peux. Il dessine au feutre noir, très fin. Les lignes sentrecroisent semmèlent, et puis progressivement les silhouettes surgissent. Incertaines dabord, puis mouvantes. Vivantes. Un instant il me regarde, je lui souris, il me sourit. Il replonge dans son monde. Je descents à la station suivante.