Soirée mondaine

Soirée.

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Des bouteilles en vrac sur une table, un comptoir, par terre. Renversées, brisées, à moitié vides, à moitié pleines. Des liquides ambrés ou rouge dans des verres ; des odeurs mélangées de tabac, d’alcool, de parfums trop forts, de sueur, de connerie. Soirée mondaine, mondanité donc. Parler lorsqu’il le faut, danser avec la pétasse blonde que tout le monde deshabille du regard et d’autres manières d’après ce qui se murmure. Lui glisser quelques mensonges à l’oreilles, ne pas s’inquiéter elle sait parfaitement lorsqu’elle doit rire. Musique commerciale, sans discours, les basses qui vous donnent le rythme cardiaque à avoir. Dans un coin tranquille, sur une table basse en verre, quelques uns dessinent des rails de poudre blanche qu’ils respireront dans quelques instant. Faire semblant de s’amuser, compléter son carnet d’adresse, c’est le seul intérêt. Je m’emmerde, mais putain qu’est ce que je fais bien le mec qui s’amuse, le bout en train de service. Je mate les mannequins surmaquillées qui exhibent leurs sacs Vuitton, la marque de leur appartenance. Elles sont siglées Dior, Gucci et Prada de la tête aux pieds, leur string lui-même porte un de ces logo. S’afficher. Elles s’expriment dans un français approximatif, personne n’en a rien à foutre de toute manière on veut tous les mettre dans un lit, pas les écouter. Moi dans tous ça l’alcool commence à me monter aux tempes, le sang s’affole. Ça me permet de suporter le discours intarissable de mon voisin… je ne sais même pas vraiment de quoi il me parle, d’un club à la mode où il a ses entrées je crois. Je regarde mon verre d’un œil, je suis en train de calculer mentalement combien de gorgées il va me falloir pour le finir… c’est un exercice intellectuellement beaucoup plus interressant que de mémoriser le nom des pseudo stars du petit écran, porno ou non, qui se trouveront dans ce club dont il me rabache les oreilles depuis 30min au moins, et dont il décriera le nom dans une semaine, un mois pour le mieux. Les modes passent vite. Etre toujours là où les autres ne peuvent pas aller, c’est ça le secret de la gloire. Le snobisme. Aujourd’hui faut surtout pas avoir de talent, ça fatigue pour rien… mais être snob ça oui !

Le mec n’a pas fini son ennumération de personnalités médiocres, je me casse quand même, j’ai trop chaud, les rythmes techno me battent trop dans le cœur et le ventre, j’ai trop d’alcool en moi. En me dirigeant vers la sortie une black superbe m’attrape, me glisse sa langue dans la bouche. Me murmure dans la mesure du possible vu le bruit de fond une quelconque invitation à baiser. Je plaque une main sur sa cuisse, la remonte sous sa jupe et lui balance dans un sourire que ce sera pour une autre fois. Je tourne le dos, elle s’avance vers le mec qui était derrière moi… il semble plus disposé que moi, il l’entraine déjà sur un canapé à l’écart. Ça fini toujours comme ça de toute manière, orgie d’alcool, de sexe et de drogue. Et moi je fait partie de ce monde là. Dehors il fait grand jour avec tous ces lampadères allumés. C’est l’été, la rue est déserte, silencieuse. J’ai froid. Je me sens mal.

Comments

[epsilon]

mais je viens lire... envie de ne pas m'eloigner
E