Les jours d'après
Je suis revenu lattendre, dans la même rue, devant le même immeuble, accroché au même lampadère. Avec ma lucidité, sans mon alcool ; jai préféré le laisser derrière moi. Cest un complice dont on doit se méfier. Toujours à la même heure. Cest absurde il ny a pas de rendez vous avec les spectres ou les apparitions. Mais moi je veux lattendre, de toute manière jai rien dautre à foutre. Il faut bien que je remplisse mes heures. Alors pourquoi pas attendre seul dans une rue, une femme avec qui on na pas rendez vous, une femme qui ne viendra pas. Qui ne vient pas. Est-ce réellement plus absurde que cette vie de marionnette pas certain. Je nai pas envie de répondre à cette question de toute manière.
Une nuit, puis deux. Des heures froides, interminable. Pas de vrais espoirs. Beaucoup de cigarettes qui se consument, que je brûle là, adossé à ce lampadaire. Trois nuits finalement avant quelle ne reparaisse, que ses talons ne frappent le sol près de moi. Il naurait jamais fallu quelle réapparaisse. Il naurait jamais fallu que je lattende.