Partir....
Et puis il est parti lui aussi. Il a quitté Paris. Sans savoir sil reviendrait. Pour nulle part, pour toutes les destinations. Pour voir du pays diraient certains ; pour oublier surtout. Enfin, essayer. Il sest rendu dans une gare un matin. Un matin gris et brumeux. Il a pris un billet pour aller dans le sud. Les quais eux aussi étaient gris, comme toujours. Et rempli de monde, une foule houleuse et pressée, qui vous bouscule sans sexcuser, qui vous ignore des vieux avec des valises trop lourdes pour eux, mais on ne sait jamais ce dont on peut avoir besoin. Des gamins qui courrent à perdre haleine derrière des parents chargés de parasols et autres accessoires tout aussi indispensable pour lété à la mer. Des jeunes filles avec leurs jupes légères et leur portable vissé à leur oreille qui leur murmure dieu sait quoi. Des gens seuls, des groupes troisièmes âge quon emmène se promener pour que leurs idées ne se rident pas trop, des familles, des couples quelques couples damoureux qui sembrassent au milieu de tout ça, indifférents. Les rêveurs ça existent encore. Et puis tous les anonymes. Lui parmis eux. Il se plie aux règles, les imite. Alors lui aussi il court sur les quais poussiéreux, lui aussi se bat pour composter son billet. Lui aussi se tait dans le train. Il dormira jusquau terminus.